Jérôme Cordelier revient pour Le Point sur la convention nationale de 577 pour la France : Jean-Christophe Fromantin lance « les 577 » dans le grand bain
Jean-Christophe Fromantin lance « les 577 » dans le grand bain
Rendons à César… Le phénomène Macron a éclipsé Jean-Christophe Fromantin. Mais, bien avant que le leader d’En marche ! ne lance un large appel à candidatures pour les prochaines législatives, le député-maire de Neuilly-sur-Seine mettait sur orbite les « 577 pour la France ».
Ce 28 janvier, le mouvement organisait sa première convention nationale salle Victor Hugo à l’Assemblée nationale. Au menu, présentation des premiers candidats et d’un programme électoral intitulé « Pour une nouvelle géographie politique ».
L’objectif, selon l’initiateur, comme il nous le confiait en décembre dernier ? « Repartir d’en bas, des territoires et des talents individuels, en faisant de chaque Français un acteur politique au sens étymologique. »
Une sélection drastique
À ce jour, ils sont 120 à avoir répondu à cet appel. Il faut dire que les critères de sélection sont drastiques – pour détourner les imposteurs et fantaisistes de tous poils. Chaque impétrant – au casier judiciaire vierge – est soumis à un entretien serré, et, s’il est pris, accepte de signer un « contrat de législature » avec le mouvement. Surtout, il n’obtiendra l’appui – politique, logistique, médiatique – du mouvement que s’il présente 100 soutiens nominatifs dans la circonscription qu’il guigne et 4 000 euros de promesses de dons pour financer sa campagne.
Un tiers de femmes et deux tiers d’hommes sont, pour l’instant, dans les starting-blocks. Les profils sont assez variés. Tel Raphaël Bertrand, le plus jeune (28 ans), cadre à la Banque de France, professeur de droit constitutionnel et conseiller municipal à Romans-sur-Isère. Tel aussi Olivier Bonnefond, commissaire de police dans la banlieue nord de Paris. Autres chefs de file, la vice-présidente de la Fondation Robert Schuman, Florence Gabay, ou encore Ghislain Lafont, ancien président du conseil de surveillance du groupe Bayard. Certains défraient déjà la chronique. Comme Emmanuel d’Aillières, parce qu’il est maire de La Suze-sur-Sarthe, dans l’ancienne circonscription de François Fillon. Ou Delphine Benin, présidente d’une association de parents d’élèves, ancienne avocate, qui se retrouve bien malgré elle aux prises avec NKM parachutée dans la circonscription du 7e arrondissement de Paris qui est celle de François Fillon.
Quant à Jean-Christophe Fromantin, comme il fallait s’y attendre, son fief de Neuilly aiguise quelques appétits locaux. « La circonscription est réservée : aucun candidat LR n’a été investi, il n’y a ni discussions ni négociations en cours avec ce parti », précise-t-on dans l’entourage du député-maire, lequel n’a pas encore choisi entre ses deux mandats.
« Faire des régions des territoires de projets »
L’ordre du jour, pour le centriste iconoclaste, c’est ce programme, présenté ce 28 janvier, qui a pour ambition – audacieuse feuille de route – de promouvoir « un nouvel enthousiasme politique ».
Un plan en huit points qui vise à remettre les territoires au cœur de l’action politique. Pendant les débats sur la réforme territoriale, Jean-Christophe Fromantin avait proposé sa propre carte de France, innovante.
L’éducation, l’économie et le social aux territoires
Ces « pôles territoriaux » deviendraient les principaux pilotes des politiques non seulement économiques, mais aussi éducatives et sociales. Sur ce dernier point, crucial, outre un salaire minimum régionalisé, les « 577 » défendent une plus grande lisibilité des dispositifs. Quelques pistes, parmi d’autres : « remplacer les différents minima sociaux actuels par une seule prestation » et « mettre fin aux multiples niches fiscales jugées inefficientes et dont le coût total est, selon un rapport de l’IGF, de 40 milliards d’euros par an ».
Mais si ce projet a pour pivot de grandes régions puissantes, il souhaite aussi dynamiser un réseau de villes moyennes. Vœu déjà exprimé par Jean-Christophe Fromantin : « Chaque Français, quel que soit l’endroit où il habite, doit être à moins de 20 minutes d’une ville moyenne qui lui offrira les services de proximité de base dont il a besoin. »
La mer, nouvel horizon économique
On comprend mieux pourquoi ce programme est baptisé « pour une nouvelle géographie politique ». D’ailleurs, il met l’accent sur un enjeu essentiel pour l’avenir de notre pays et qui, curieusement, est délaissé par de nombreux leaders politiques nationaux – mis à part Jean-Luc Mélenchon. Cet horizon ? La mer ! Il s’agit de « tirer parti de notre façade maritime pour connecter nos entreprises de production à l’international », souligne le mouvement. Car « l’ensemble des activités maritimes françaises publiques et privées génère un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros et 442 000 emplois directs, soit 4 fois le total des emplois dans l’aéronautique et l’espace ».
L’organisation politique à l’ancienne a fait son temps ? Les « 577 » tapent dans le dur. D’abord, par une vision radicale du non-cumul des mandats : en limitant leur exercice dans le temps « pour oxygéner en permanence la vie politique ». Mieux encore, par une réduction drastique du fameux « millefeuille territorial ». « De 36 000 communes, 3 000 intercommunalités, 100 départements et 13 régions aujourd’hui, on passerait à 8 régions et 450 intercommunalités, osent ces nouveaux iconoclastes. De près de 900 parlementaires, on passerait à 450. De 13 préfets de région, 100 préfets de département et 400 sous-préfets, soit au total plus de 500 représentants de l’État, on passerait également à 450. » À la clé de ce « big bang » territorial ? 50 milliards par an d’économies…
Médecin travaillant en dispensaire, à l’hôpital public et en cabinet libéral je souhaite m’engager dans la campagne présidentielle actuelle .je connais le système de santé libéral et salarié.J’aimerai apporter une contribution concrète pour l’amélioration de ce secteur.
Bien cordialement