Des éleveurs abandonnés, des industriels tétanisés, des territoires en difficulté et des Français sur la réserve etc. La crise du secteur laitier qui a mis face à face Lactalis et la FNSEA est un révélateur de l’impasse économique et des contradictions dans lesquelles la France s’enfonce. Elle marque à la fois l’absence d’anticipation de l’Etat, son absence de politique économique et ses carences en termes d’aménagement du territoire.
Dans le cas présent, mais aussi en général, un principe central devrait pourtant inspirer nos politiques économiques : la nécessité d’entrainer nos filières [agricoles et industrielles] vers plus de valeur ajoutée ; c’est à cette condition que nous pourrons préserver notre prospérité et l’équilibre de notre développement. Or cette crise révèle l’inverse :
– les mesures de protection assurées par les quotas laitiers ont isolé les producteurs des réalités du marché
– le niveau indécent des prélèvements obligatoires et de la fiscalité ont mis en difficulté les producteurs et les industriels : les producteurs ont servis de variable d’ajustement aux impératifs de compétitivité des industriels
– les industriels étant coincés entre les évolutions du marché mondial – embargo russe, réduction des importations chinoises et concurrence internationale – et la pression de la grande distribution, elle-même soumise au poids des charges …
Cette crise révèle en chaine les conséquences d’une politique économique de plus en plus décalée par rapport aux exigences de la mondialisation.
Si nous ne réagissons pas, toutes les filières de production subiront les mêmes évolutions. Les producteurs sont écrasés par les charges fiscales et sociales, à cause d’une incapacité récurrente des politiques à réformer la France, et soumis à la pression des consommateurs qui demandent des prix de plus en plus bas pour compenser les baisses de leur pouvoir d’achat dues également au poids de la dépense publique…
Cette spirale est celle qui conduit la France vers un triple déclassement :
– celui de son économie avec la dégradation de nos parts de marché
– celui de sa population entrainant la perte de confiance des Français qui fait exploser l’épargne de précaution, pénalisant de facto l’investissement
– celui de ses territoires dont les atouts ne méritent pas de les transformer en zone d’économie low cost comme le montre la paupérisation du secteur rural
A suivre !
utile comme post, et pertinent !