Samedi 26 décembre, Jean-Christophe Fromantin était l’invité politique de la matinale d’Europe 1. Il a répondu aux questions d’Alexandre Kara sur les violences en Corse, la déchéance de nationalité, son départ de l’UDI et le renouveau des pratiques politiques qu’il appelle et sur la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025.
Ce texte a été écrit une semaine avant l’interview du 26 décembre qui traite en partie des mêmes thèmes. Merci Monsieur Fromentin.
De tous temps, les Hommes sont ambitieux, courageux, persévérants, obstinés, mais sont aussi mégalomanes, agressifs, cruels, inconstants.
Ils peuvent également être conciliants, sages, courtois, créatifs, diplomates, manifester un esprit d’équipe, devenir philosophes, raisonnables, respectueux, tolérants, ce qui compense en partie l’orgueil démesuré, l’arbitraire, l’injustice, l’obstination, l’ingratitude dont ils sont aussi capables..
Ils changent leurs habits, leur langage, leur aspect extérieur, mais ils conservent au plus profond d’eux mêmes leurs mœurs souvent mauvaises, leur constance dans le mal, leur indifférence pour l’essentiel.
Devenir «Riche comme Crésus» ou «Toucher le Pactole» relève aujourd’hui de la pandémie.
A Delphes, l’Homme était face à lui même lorsqu’il lisait sur les frontons rien de trop (pour inciter les hommes à garder la juste mesure en toutes choses) connais toi toi même, rien ne t’appartient (tu n’es pas garant de ta terre).
Périclès: «Notre régime politique a pour nom démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre.»
Il impose une nouvelle morale politique, un savoir, une sagesse. Avec de la poigne.
« Sous le nom de démocratie, c’est le prince qui gouvernait » écrit Thucydide de Périclès
Rejeter la ploutocratie et réinventer la démocratie : une utopie pour 2016 ?
Athènes se protégeait des tricheurs par la procédure d’ostracisme (exil) à l’encontre des personnages publics susceptibles de présenter une menace pour la démocratie.
Est-il utopique d’espérer voir politiques pitoyables, politiques corrompus, financiers limités au seul horizon du résultat trimestriel, de la manipulation en tous genres et bien d’autres édiles ignorantes des réalités à leur tour frappés d’ostracisme en 2016 ?
Verra t-on en 2016 une authentique offre culturelle en lieu et place des débilités violentes, axées sur le seul Dieu Fric ?
Les Grecs nous ont heureusement fourni les tragédies où religion, morale, métaphysique sous-tendent des réflexions sur le monde, la justice, les dieux, l’Homme : ses limites, ses fautes, sa responsabilité face au destin, ses droits et devoirs envers la Cité ?
Mais aussi des comédies où jaillissent, verve, calembours scabreux, satyre, fantaisie, réflexions morales politiques et philosophiques.
Le retour du civisme relève t-il de l’utopie pour 2016 ?
Verra t-on en 2016 un retour de la générosité d’esprit, de l’ accueil, de l’hospitalité pour l’étranger, notamment par les nations qui en ont le plus profité lors de leurs drames ?
L’absence de projet collectif tue.
Je veux en 2016 continuer à adorer autre chose que le dieu Fric, contribuer à créer ou rejoindre un mouvement pour réfléchir à la refondation de notre société.
Et vous ?
jpc
Beau texte.
Je vous rejoins.
2016?
Il faudrait un sacré sursaut.
On n’en voit pas bien les contours se préciser.