Jean-Christophe Fromantin approuve la mission confiée à Emmanuel Macron d’explorer la conversion d’une partie de la dette grecque en certificats d’investissement
Dès le 18 juin dernier, le Député des Hauts-de-Seine avait publié, avec Nicole Fontaine, Christian de Boissieu et Philippe Giry-Deloison, une tribune sur le site du Huffington Post proposant une solution positive et européenne à la sortie de la crise en Grèce :
La situation grecque interpelle l’ensemble des Européens sur leur capacité à sortir d’une crise dont les effets négatifs risquent d’être autant politiques que économiques. Il est de notre devoir d’en sortir par le haut.
Le vrai problème de la Grèce est de retrouver une perspective de croissance afin de générer des marges de manœuvre pour rembourser sa dette et redonner confiance à sa population. Aujourd’hui, force est de constater que la situation est bloquée.
La dette grecque dépasse 300 milliards d’EUR, l’Etat doit rembourser plus de 8 milliards d’EUR avant le 20 août prochain, le PIB de la Grèce a perdu près d’1/4 de sa valeur et la situation sociale du pays est très préoccupante. Ni les injonctions légitimes de la « troïka » (ou ce qui en tient lieu …), ni les réponses des grecs de refuser les réformes structurelles ne permettent aujourd’hui de sortir de la crise. Ni les unes, ni les autres ne portent en elles les composantes d’une reprise de la croissance et de la confiance en Grèce.
Il est urgent de s’extraire de cette impasse et de retourner la situation pour engager le pays sur une trajectoire positive plutôt que sur une pente déflationniste aux effets ravageurs. La seule solution pour y parvenir est de relancer les investissements afin de réamorcer l’économie du pays.
Une nouvelle voie à l’impasse actuelle consisterait à transformer une partie de la dette grecque en investissements d’avenir. Et d’opérer une réallocation de fonds à l’investissement – producteur de richesses – pour financer un programme de relance, au détriment du remboursement immédiat de la dette qui n’a pas d’effet sur la croissance du pays. La « troïka », avec les pays qui détiennent l’essentiel de la dette, pourraient alors proposer à l’Etat grec de convertir tout ou partie de sa dette dans un vaste programme d’investissements structurants pour le développement du pays : les infrastructures de transport et portuaires, les équipements touristiques et plus généralement les activités productives à impact significatif sur le PIB pourraient bénéficier ainsi d’un puissant électrochoc. Les investissements seraient sélectionnés en fonction de deux coefficients multiplicateurs : le premier sur l’emploi, afin de sortir des tensions sociales du pays, et le second sur la rentabilité, afin de dégager des marges supérieures au service de la dette et d’accompagner un plan de rééchelonnement adapté à la situation. Les créances détenues viendraient ainsi alimenter un projet de développement dont les rendements serviraient de base au processus de remboursement. L’effet multiplicateur des investissements serait d’autant plus fort en Grèce que le pays est exsangue d’opportunités de croissance.
Ce nouveau « mémorandum à effet positif» aurait trois avantages : il éviterait que l’argent des créanciers ne se retrouve dilué dans des dépenses de fonctionnement en pure perte pour l’avenir de l’économie grecque – comme on peut encore le craindre compte-tenu de l’incapacité politique des gouvernants à mettre en oeuvre les réformes indispensables – sans pour autant renoncer au remboursement ; il enclencherait des effets de levier, à partir des excédents primaires, auxquels pourraient participer les banques grecques, qui disposent encore de réelles capacités d’investissements, mais aussi les investisseurs privés qui s’intéressent aux atouts de l’économie grecque ; il ouvrirait enfin une dynamique vertueuse qui permettrait de justifier les réformes structurelles indispensables et de compenser progressivement les efforts demandés à la population par des perspectives de croissance et d’emploi.
Un comité d’engagement et de suivi des investissements devrait être mis en place et être composé des autorités grecques et des représentants de ses principaux créanciers.
Cette proposition de conversion réduirait le risque financier global de la Grèce à moyen et long terme, par la constitution d’actifs productifs alors que le remboursement trop rapide de la dette ne réduit le risque qu’à court terme. Cette conversion vers l’investissement est sans doute l’une des rares voies pour sortir positivement d’une situation dont tout laisse à penser qu’elle peut se transformer en une crise européenne majeure si jamais les parties persistent dans les postures actuelles.
Une sorte de Grex’in, plutôt que le Grex’it …
Jean-Christophe FROMANTIN, Député des Hauts-de-Seine
Nicole FONTAINE, avocate, ancienne présidente du Parlement européen
Christian de BOISSIEU, professeur à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne et au Collège d’Europe à Bruges
Philippe GIRY-DELOISON, senior advisor d’une banque d’affaires
En revanche, elle explicite avec force détails les risques encourus à laisser se développer une devise « digitale », si elle n’est pas soumise aux mêmes réglementations et contrôles que les monnaies fiduciaires.
position n’est pas très éloignée puisqu’elle considère que les mécanismes en place (surtout le système « Faster Payments ») sont tout aussi performants, en termes de coûts et de rapidité de traitement des transactions (ainsi que de non répudiation).
Au moins, l’association des banquiers britanniques (en collaboration avec le conseil des paiements) a une perception plus éclairée de la question lorsqu’elle répond [PDF] à une consultation du gouvernement britannique. Malheureusement,
Il serait bon de considérer les propositions de la Grèce pour porter l’argent des remboursements de la dette vers les investissements publics. Puisque nos politiques semblent découvrir que la démocratie n’a pas été abolie par les traités européens, les perspectives de carcan bureaucratique devraient être abandonnées.
Quand nos amis allemands semblent décidés à expulser la Grèce de la zone euro, décision qui ne pourrait être prise qu’à
l’ unanimité, nous pouvons leur rappeler les Accords de Londres du 27 février 1953.
Je souhaite que Monsieur Fromantin parle de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, sujet d’actualité (réunion à Berne) quand l’unité de la Nation est à nouveau menacée par le vieux texte extravagant européen sur les langues régionales.