La disparition brutale de Jacques Barrot est une grande perte pour la vie politique et pour ce mouvement hérité de la démocratie- chrétienne dont il fut une des figures emblématiques. C’était un homme de conviction. Dans un essai auquel il avait participé en 2012 « De l’indignation à l’engagement » (Ed. Cerf) il rappelait : « Je me suis efforcé de faire de la politique sans perdre de vue les exigences d’une action inspirée par l’Evangile ». Quelques lignes avant, citant son père Noël Barrot, de qui il tenait son engagement politique, il évoquait « sa conscience morale exigeante (qui) le mettait à l’abri des certitudes partisanes, celles qui nuisent à la liberté de penser et à la lucidité ». C’était un homme libre. J’avais une grande estime pour Jacques Barrot. J’ai fait sa connaissance quelques années après mon élection à la mairie de Neuilly. Nous avons eu de longues conversations et il m’encourageait à partager cet « humanisme authentique » qui est la marque d’un engagement politique. Il m’a soutenu avec Nicole Fontaine lorsque je me suis présenté à la présidence de l’UDI. Sa feuille de route était pleine d’espérance « Il n’est jamais trop tard pour entreprendre les réformes qui conduiront à des progrès majeurs pour la société » disait-il. « Une conscience chrétienne ne peut pas rester indifférente et passive face à ces chantiers qui attendent des ouvriers convaincus et ardents : celui du développement à l’encontre de tous les malthusianismes et les protectionnismes ; celui de la lutte contre les inégalités ; celui de l’éradication de la violence sous toutes ses formes ; celui du combat pour la vie et la planète ; celui de l’accès pour tous au savoir et à la culture ; celui de la redécouverte des communautés humaines à travers la famille, les entreprises, les collectivités, qui seules peuvent permettre de lutter contre la solitude ; celui, majeur, du dépassement des souverainismes nationaux pour construire une Europe, modèle pour l’organisation du monde ». Jacques Barrot était un homme engagé. Merci Jacques.