Dans sa persistance à combattre l’austérité jusqu’à récuser la trajectoire de stabilité dans laquelle la France est engagée, l’ex-ministre de l’économie fait trois erreurs majeures :
- La première est celle qui consiste à penser que l’équité fiscale mériterait une meilleure répartition des efforts entre les entreprises et les ménages. Car, comme le défend très bien Jean Arthuis, chaque coût supplémentaire pour les entreprises se répercute immédiatement sur les prix des produits et finit par être payé par les ménages avec, au passage, une ponction de TVA.
- La deuxième est celle qui consiste à relativiser la nécessité d’assainir nos dépenses publiques. Et de citer Christine Lagarde, qui ne dit d’ailleurs pas que la France doit renoncer à la maîtrise de ses déficits mais que l’Allemagne ne doit pas en rajouter en termes d’austérité. Le problème de la France est d’abord celui du poids de sa dette et du rythme de ses déficits, qui en atteignant de tels niveaux, pèsent à la fois sur les marges des entreprises et sur le revenu net des ménages. La seule politique possible est bien celle de la maîtrise des finances publiques qui permettra d’alléger progressivement les formes actuelles de compensation et de pression fiscale.
- Enfin, la troisième erreur est celle qui laisse à penser que le soutien de la demande serait un vecteur de croissance. Avec plus de 60 milliards de déficit commercial, il est facile de comprendre qu’une politique de soutien de la demande est d’abord une politique de relance des importations.
Nous devons aussi comprendre que l’excès d’imprudence de la France dans le respect de ses engagements n’est sans doute pas neutre dans l’excès de prudence de l’Allemagne …