Mon Communiqué suite à son allocution télévisée du 14 juillet
Le Président de la République est vraiment surprenant quand il martèle que la France est « sortie de la crise » alors que des chiffres récents montrent que notre désindustrialisation est de plus en plus inquiétante, que nos parts de marché s’écroulent et que le chômage continue sa hausse. La crise de la zone Euro est certes maîtrisée mais il n’en demeure pas moins que le modèle français est bien en crise et qu’il est de son devoir de le ré-interpeller. Malheureusement, son discours se limite au Pacte de Responsabilité – qu’il cite à toutes les phrases – et qui ne résoudra pas cette crise structurelle du modèle français.
Il est également très surprenant qu’il n’ait pas clarifié au cours de cet entretien sa position entre la doctrine du Pacte de stabilité, qu’il porte, et qui vise à affecter la majeure partie des 50 milliards d’économie à la réduction des déficits, et celle, énoncée par son ministre de l’Économie et du Redressement productif, qui a annoncé cette semaine une autre répartition, celle des trois tiers. Il aurait du expliquer les raisons de cette évolution, d’autant qu’il a ajouté suivre Mattéo Renzi dans une demande de politique de croissance en Europe.
On peut aujourd’hui légitimement s’interroger sur sa réelle intention à respecter la trajectoire de réduction des déficits sur laquelle la France est engagée. Le Président doit comprendre que la crise de la zone Euro ne sera maitrisée durablement que si les engagements de déficit sont respectés !
Surprenant encore, quand il annonce des Assises de l’Investissement, quand on sait que la confiance avec les entreprises reste très fragile, que leurs marges d’investissement ne s’améliorent pas et qu’en réduisant de 11 milliards la dotation aux collectivités locales il touche au premier levier de l’investissement en France (qui représente 70% de l’investissement public).
Surprenant enfin, quand il s’approprie les faibles taux d’intérêt dont bénéficie la France alors qu’on sait qu’ils sont dus à d’autres facteurs comme la solidité de l’Euro et le trou d’air des pays émergents.
Notre politique économique manque cruellement de cohérence et de constance et le Président devra rapidement clarifier sa position sur le Pacte de stabilité car c’est le crédit de la France qui risque d’être sérieusement mis en défaut.