La Défense : Passer d’une densité immobilière à une intensité transactionnelle

L’histoire démontre que les cycles socioéconomiques, par nature évolutifs, rythment les phases de concentration urbaine et de dispersion géographique. Les villes se façonnent au gré des cycles dans un processus de sédimentation et de transformation. Pour situer le cycle de métropolisation dont le concept de « villes globales » (Sassen, 1991) a structuré l’approche, nous sommes allés au cœur de leur système nerveux : les quartiers d’affaires. Nous avons cherché à comprendre si la crise des quartiers d’affaires était d’ordre conjoncturel ou structurel, si elle préfigurait la fin d’un mouvement d’hyperpolarisation. Nous avons identifié et modélisé les forces et les tensions qui interagissent sur les dynamiques de concentration-dispersion. La crise des quartiers d’affaires intriquée au fait métropolitain révèle ainsi deux mouvements : une métamorphose des centralités transactionnelles dont l’innovation a bouleversé l’organisation, et une envie d’habiter dont le contexte écologique a stimulé la dynamique (Rosa, 2018). Les deux se cristallisent dans différents phénomènes comme la désintermédiation ou le télétravail, mais plus globalement dans un bouleversement des agencements spatio-temporels traditionnels.

A travers le cas de La Défense, nous avons analysé le fonctionnement des déterminants de concentration-dispersion. Nous avons identifié l’amorce de nouvelles logiques organisationnelles. Les constats opérés nous ont permis de mettre en perspective un nouveau modèle transactionnel pour La Défense, et d’élargir nos travaux sur une approche globale de l’aménagement du territoire. Dans les deux composantes, nous postulons de l’obsolescence d’une logique centre-périphérie pour aller vers une armature urbaine et territoriale plus réticulaire, mieux adaptée aux contingences économiques et sociales contemporaines.

L’avenir de La Défense passe par la restauration de trois activités transactionnelles : Iconique ; informelle ; et formelle :

  • Iconique : Le « Louvre projeté » pour s’inscrire dans la ligne de crète, poser une valeur positionnelle à très fort potentiel d’attractivité, de rayonnement et d’entrainement pour les activités informelles et formelles. Cette approche iconique présente deux atouts majeurs : l’augmentation de la fréquentation avec un bénéficie direct pour les activités transactionnelles informelles ; une image forte pour la valorisation des entreprises et de l’habitat.
  • Informelle : En adoptant un nouveau plan-masse avec des rues, des places et des parvis, en mesure d’offrir les repères et les espaces nécessaires à la réitération d’une vie sociale.
  • Formelle : Cela suppose de bâtir une nouvelle programmation multifonctionnelle qui se décline par secteur et par destination à partir des approches iconiques et informelles.

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