L’enjeu stratégique des villes moyennes …
Les villes moyennes sont au cœur du processus de relance et de modernisation. Il n’y aura pas de décentralisation efficace sans armature solide, pérenne et homogène. Les villes moyennes, ou villes d’équilibre, portent cette ambition, structurellement.
Elles sont à la fois le 1erer choix des Français pour réaliser leurs projets de vie et renforcer le lien organique avec la nature ; elles jalonnent toute la France et permettent ainsi de déployer équitablement les politiques publiques ; elles sont chacune singulières par leurs histoires, leurs cultures et par les avantages compétitifs que cela leur procure ; elles irriguent les zones rurales et constituent des remparts contre la désertification ; elles représentent autant de problématiques concrètes à résoudre que d’axes d’innovation à explorer ; elles répondent concrètement aux enseignements tirés des crises récentes …
Elles sont en cela le point de départ d’une perspective moderne d’aménagement du territoire et de relance économique autant qu’une promesse de qualité de vie.
Synthèse des 10 propositions et orientations :
- Stabiliser l’armature culturelle, économique et sociale de la France autour de 300 villes moyennes + faire des Régions-métropoles, le référentiel des politiques d’aménagement, de développement et de connexion avec le monde
- Mettre chaque zone rurale à moins de 20’ d’une ville moyenne + chaque ville moyenne à moins de 1h30 d’une métropole régionale – Sanctuariser les lignes TET (Trains d’équilibre du territoire) pour assurer les 300 liaisons villes moyennes – métropoles (10 métropoles-régions x 30 villes moyennes) – Développer les mobilités douces et les navettes autonomes entre les zones rurales et les villes moyennes
- Assurer une lisibilité des grandes politiques publiques et encourager les investissements privés par une approche isochrone et pérenne, en faisant des villes moyennes des hubs de services publics dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’emploi, de la justice, de la culture et de la dépendance – dans le cadre de contractualisations avec la Région et/ou l’État et/ou les Départements – Passer d’un accès aux services publics et privés en « mode concentré » vers un accès en « mode distribué » en tirant partie de l’évolution des systèmes en réseau et des leviers technologiques – Exemple : repositionner un hôpital de proximité (y compris une maternité) dans chaque ville moyenne, le relier en amont directement à un Centre hospitalo-universitaire, et en aval à un réseau de cabines de consultation dans les pharmacies des zones rurales
- Développer l’expérimentation énergétique et l’innovation écologique dans les villes moyennes dans le cadre de la future loi sur la différenciation et/ou des Contrat de développement écologique
- Ouvrir les écoles sur la nature en développant un concept « d’écoles d’éveil » et promouvoir un label dans les villes moyennes autour de leurs propres atouts patrimoniaux (campagne, mer, montagne, monuments historiques, savoir-faire créatifs) – Développer et enrichir le programme « Campus connecté » pour permettre aux villes moyennes d’offrir un premier niveau d’études supérieures avec le plus large spectre de propositions
- Développer des bases logistiques autour des villes moyennes qui soient à la fois des espaces de distribution accessibles aux commerces de proximité + des zones directement reliées à l’hinterland des grands ports maritimes français
- Renforcer les tiers-lieux (coworking) en développant leurs équipements technologiques aux derniers standards et en les adossant à des lieux différenciant, à forte connotation culturelle
- Accélérer la diffusion de la fibre optique sur l’ensemble du territoire et développer les « verticales » 5G dans les villes moyennes pour déployer des services publics à forte valeur ajoutée (santé, éducation, formation) et permettre aux entreprises d’y accéder
- Créer de puissants leviers de financement en circuits-courts par l’épargne de proximité en ouvrant un programme « d’investissements stratégiques pour les villes moyennes », via : la création de foncières régionales + des véhicules obligataires + la libéralisation de l’épargne-logement ; stimuler les effets multiplicateurs par des dispositifs vers les particuliers, les communes et les entreprises – Rééquilibrer les dotations financières de l’Etat (la DGF) en intégrant dans les critères une notion d’espace et de territoire pour favoriser les opérations d’aménagement et les projets d’équipement
- Lancer un dispositif d’ingénierie culturelle accessible par les villes moyennes afin de renforcer leurs singularités patrimoniales, leurs avantages compétitifs et les effets d’entrainement sur les activités touristiques, économiques et de loisirs.
Cette contribution est co-rédigée par un panel d’élus de tous bords, représentants différents types de collectivités, des experts et des entrepreneurs engagés dans les problématiques d’aménagement du territoire : Yves d’Amécourt, Conseiller régional de Nouvelle Aquitaine, porte-parole du mouvement pour la ruralité, Gil Avérous, Maire de Châteauroux, Jérôme Baloge, Maire de Niort, Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France, Jean-Pierre Blouet, vice-président du Conseil départemental de l’Orne, François Bonneau, Président du Conseil départemental de la Charente, Xavier Breton, Député de l’Ain, Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes, Quentin Brière, Maire de Saint-Dizier, Président de la Communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise, Jean-Yves Carillet, Directeur général du Crédit agricole d’Ille-et-Vilaine et Président Action-Logement Bretagne, Luc Carvounas, Maire d’Alfortville, Vice-président de la Métropole du Grand Paris, Caroline Cayeux, Maire de Beauvais, Présidente de Villes de France, Alain Chrétien, Maire de Vesoul, Pascal Coste, Président du Conseil départemental de la Corrèze, Jean-François Debat, Maire de Bourg-en-Bresse, Jean-Paul Delevoye, ancien ministre, Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen, Gilles Dufeigneux, Conseiller départemental de Vannes, Président du SDIS 56, François Durovray, Président du Conseil départemental de l’Essonne, Alexandra Fourcade, médecin de santé publique, Conseillère départementale des Hauts-de-Seine, Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly-sur-Seine, Conseiller métropolitain du Grand-Paris, Olivier Gacquerre, Maire de Béthune, Jean-Michel Genestier, Maire du Raincy, vice-président Grand Paris-Grand Est, Alexandre Jardin, écrivain, Frédérique Macarez, Maire de Saint-Quentin, Olivier Mariotte, Directeur Général Nile-Consulting (Santé), Carlos Moreno, Professeur d’université, Directeur scientifique de la Chaire Entrepreneuriat, Territoires et Innovation -IAE Paris, Panthéon Sorbonne, Fabrice Le Saché, entrepreneur, Fréderic Masquelier Maire de Saint-Raphaël, Président de la Communauté d’agglomération Var-Estérel-mer, Maunoir de Massol,entrepreneur culturel, Christine Roimier, vice-présidente du Conseil départementale de l’Orne, Nathalie Sultan, Ministère de la Culture en charge du Pass-Culture, Benoît Ranini, Président TNP Consultants (accompagnement opérationnel des grandes entreprises françaises), Bruno Retailleau, Sénateur de la Vendée, Pascal Tebibel, vice-président Orléans-métropole, Loïc Tribot La Spiere, Délégué général du Centre d’Etudes et de Prospectives Stratégiques (CEPS), André Vallini, Sénateur de l’Isère, ancien ministre, Philippe Vigier, Député de l’Eure-et-Loir, Président du Groupe Libertés et Territoires, Patrick Vignal, Député de l’Hérault, Président de l’association des élus centre-ville en mouvement.
Cette contribution est ouverte aux élus qui le souhaitent