Les crises sociales ou économiques qui se multiplient pointent l’obsolescence d’un modèle de société issu de la révolution industrielle. L’heure n’est plus à la concentration urbaine, ni à l’hyper-concentration – qui nous est pourtant vendue comme la grande modernité du XXIème siècle (sic). Ce modèle montre ses limites dans tous les domaines, social, économique, culturel ou environnemental ; il ne caractérise plus le progrès mais plutôt un asservissement que les technologies amplifieront si nous persistons. L’isolement, les difficultés à se loger, la destruction du tissu industriel, la sur-valorisation de l’économie financière, le nivellement culturel ou les îlots de chaleurs sont les marqueurs incontestables de cette fin de cycle.
L’urgence est de promouvoir un nouveau modèle – redistribué – où chacun pourra vivre là où il le souhaite; où le logement ne sera plus contraint par l’injonction métropolitaine; où nous pourrons mieux tirer parti économiquement (et en terme d’emploi) du patrimoine dont nous sommes les dépositaires; où la qualité de l’environnement sera une chance plutôt qu’une charge … Les technologies sont la clé de ce nouveau modèle ; elles nous permettront progressivement d’accéder, quelque-soit l’endroit où nous vivons, à ce que la ville était jusqu’à présent la seule à pouvoir nous offrir. L’accès à la connaissance – mais aussi à la consommation, au cinéma ou demain à la santé – sera davantage une question de réseau que de concentration.
La véritable révolution n’est pas l’innovation, mais ce que nous en ferons !
Ce nouveau modèle s’organisera autour d’espaces et de carrefours. Il implique une vision politique résolument nouvelle. Il nécessite un projet moderne et innovant d’aménagement du territoire pour revasculariser la France et ses territoires. Il ne se fera qu’avec une mobilisation des Français autour d’une perspective d’avenir où ils seront aussi des investisseurs. C’est le projet que développe « Territoires en mouvement » – http://www.territoiresenmouvement.com – et que j’ai développé dans mon livre « Travailler là où nous voulons vivre – vers une géographie du progrès » Edition François Bourin.
Ma derniere tribune a entraine une salve de questions et de reflexions interessantes, notamment sur ma page Facebook. Beaucoup de lecteurs m’ont demande en quoi pourrait consister lacharpente ideologique d’un eventuel nouveau modele de societe russe. Je crois qu’un certain nombre d’evolutions et d’indices permettent