Une chronique de la Matinale d’Europe 1 de ce vendredi 17 juin relate une position très hostile du Maire de Paris à la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025 au prétexte de laisser la priorité aux JO et laisse entendre qu’Anne Hidalgo demande au Président de la République de renoncer à la candidature française.
Très surpris par de telles déclarations, d’autant que le projet peut générer plus de 23 milliards d’EUR de retombées économiques, Jean-Christophe FROMANTIN souhaite réagir tant sur la forme que sur le fond mais aussi vis à vis de la candidature aux JO.
« Je ne crois pas que l’exécutif ait tranché alors que le 25 mai dernier, à l’occasion d’un RV à l’Elysée avec Jean-Pierre JOUYET, et le 8 juin, lors d’un RV avec Manuel VALLS à Matignon, l’un et l’autre ont confirmé l’intention de notifier, dans les semaines à venir la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025 (…) Cette hypothèse me surprend d’autant plus que la candidature a fait l’objet d’un Rapport d’information de l’Assemblée nationale voté à l’unanimité en novembre 2014, que le Président de la République a confirmé la candidature française dès le 6 novembre 2014, qu’une très forte mobilisation se construit jour après jour autour de ce projet et que depuis plus d’un an une Délégation interministérielle est en charge de la coordination de l’action publique »
« Je m’étonne qu’une candidature qui a été mise au point par près de 1000 jeunes Français issus de 12 grandes écoles et universités, qui fédère 27 grandes entreprises françaises, de nombreuses startups et des centaines de PME, qui réunit des élus de gauche comme de droite, qui rassemble dans son comité de soutien près de 110.000 membres issus de tous les territoires, qui mobilise des dizaines de partenariats avec des organismes professionnels, qui est suivi par 16 métropoles régionales et qui n’engage pas un seul Euro d’argent public, puisse être remise en cause à la seule demande de la ville de Paris pour laisser plus de place aux JO »
« Je m’étonne qu’une candidature, dont le Président de la République, a appelé lui-même à ce qu’elle soit celle de « toute la France, de toutes les villes de France » et que le Premier ministre a souhaité être celle du Grand Paris, puisse être à ce point être menacée par les oukases du maire de Paris (…) D’autant qu’au cours de la mission parlementaire la ville de Paris déclarait à propos de la localisation de l’Exposition universelle que « le développement de Paris intra-muros est aujourd’hui parvenu à maturité (…) et que nous militons pour que l’Exposition universelle accompagne la dimension du Grand Paris et mette en valeur sa dimension polycentrique » (…) Je m’interroge sur cet égocentrisme car la Ville de Paris n’est pas seule à représenter ni la France ni le Grand Paris »
« Sur le fond, les propos qui sont tenus sont faux : La candidature, construite autour du Village global et des Forums thématiques est conforme aux règles du BIE ; elle respecte l’unité de lieu pour tous les pays. Elle fait l’objet d’un travail très méthodique depuis trois ans sur la base 1) des travaux des grandes écoles et universités, 2) de plusieurs rencontres avec le BIE, 3) des 120 auditions de la mission parlementaire, 4) des travaux d’approfondissement menés avec les entreprises et les experts du cabinet Deloitte, avec les architectes Jacques Ferrier, Pauline Marchetti et leurs équipes – en charge du Pavillon Français à Shanghai – et, plus récemment avec les équipes du cabinet McKinsey »
« Enfin, je m’étonne de telles méthodes stériles et nuisibles. Souvenons-nous que la candidature de Paris à l’Exposition universelle de 1989 avait échoué à cause d’un conflit entre le Président de la République et le maire de Paris. Ne prenons pas le même risque (…) Je regrette cette idée que torpiller l’Exposition universelle valorisera la candidature pour les JO … Je crois malheureusement que ce comportement aura l’effet inverse »