Quand l’ONU a lancé en 2005 le programme « Alliance des civilisations » pour créer des ponts entre les civilisations, elle aurait du préciser que cette initiative se ferait dans le respect des religions. Car, à lire la Résolution du 11 avril de l’UNESCO, on en vient à douter très sérieusement, non seulement du principe de neutralité politique de cette organisation, mais aussi, et surtout, de sa neutralité religieuse.
« Israël, Puissance occupante ». C’est en trahissant dès le départ par cette formule son état d’esprit – par une connotation très politique hors de son champ d’action – en réitérant à chaque paragraphe de sa résolution des termes très durs vis à vis d’Israël et en nommant son document « Palestine occupée » que l’UNESCO remet en cause les bases mêmes du judaïsme. Car cette Résolution n’est pas neutre – au prétexte de la sauvegarde du statut quo – ni vraiment géopolitique, elle est bien plus que cela, elle procède d’une option politique délibérée en faveur de l’Islam et du bloc des pays arabo-musulmans qui porte cette demande. Elle est grave et préoccupante, car elle fait voler en éclat la genèse de la Bible pour attribuer tout le périmètre culturel et religieux de Jérusalem-Est à l’Islam. Elle oublie sciemment l’existence du Temple de Jérusalem, elle oublie la Bible, elle oublie les fondements du Judaïsme mais également ceux du Christianisme. Cette résolution est un coup dur porté à notre héritage judéo-chrétien.
Mais ce qui est encore plus inattendu – si tant est, malheureusement, que la position de l’UNESCO soit véritablement surprenante – c’est la position de la France. Notre pays s’est engouffré dans la brèche, confirmant implicitement cette laïcité normative qui prend petit à petit le dessus sur le respect des religions. Malheureusement, je ne crois pas que la position française soit une simple erreur de nos diplomates, ni le fait d’un vote précipité de leur part, c’est une fois de plus un de ces signaux qui montre notre difficulté à inscrire notre avenir dans l’héritage religieux qui fonde nos valeurs. Pas sûr, avec ce type d’attitude, que l’initiative française pour la paix au Proche-Orient soit en capacité de prospérer …