Cette rentrée 2015 résonne comme une fin de cycle, tant sur le fond que sur la forme.
Sur le fond, l’exercice budgétaire parle de lui-même. La France ne respectera pas la trajectoire de stabilité et de croissance de Bruxelles – sauf à profiter de quelques ajustements conjoncturels qui reportent à demain les problèmes à résoudre aujourd’hui – prouvant ainsi notre incapacité collective à lancer les véritables mutations structurelles dont le pays a besoin. Les mesures proposées sont erratiques, voire clientélistes, et participent davantage d’une réponse de circonstance que d’une stratégie d’avenir. Cet attentisme commence à nous coûter très cher : la dette reste à son plus haut niveau, l’emploi ne décolle pas et la France continue à perdre des parts de marché là où elle dispose pourtant d’avantages compétitifs exceptionnels.
Cette situation sent le soufre car elle nous prive progressivement des marges de manœuvre essentielles pour s’adapter à un contexte international exceptionnellement sensible, marqué à la fois par les incertitudes géopolitiques, les changements de modèle économique et un risque de ralentissement durable de la croissance mondiale.
Malheureusement, les partis politiques, alliés de fait aux corporatismes de tous bords, font aujourd’hui la preuve de leur incapacité à prendre la mesure de ces enjeux. Les querelles, les dissensions ou les fractures, chez les uns comme chez les autres, trahissent leur absence totale de vision partagée pour la France. Malgré le verrouillage quasi-institutionnel qui préserve le « système » du ras-le-bol des Français, les partis politiques prennent l’eau de toutes parts et nourrissent généreusement les courants populistes, démagogues ou bien-pensants qui prospèrent autant à gauche qu’à droite et au centre. Alors que les élections régionales – au lendemain d’une réforme qui renforce malgré tout les compétences des territoires – devraient susciter des débats sur des projets concrets, elles semblent malheureusement être davantage au service d’arrangements personnels ou le terrain de jeu de guerres fratricides directement exportées des états-majors parisiens.
Là encore, cela n’augure rien de bon dans ce que les échéances de 2017 devraient susciter comme propositions courageuses, sérieuses et durables en réponse aux attentes des Français.
Cette fin de cycle doit nous faire réagir et imaginer comment se mobiliser, bien au delà des acteurs autorisés, pour échapper à ce maelström et donner à la France un nouveau souffle. A suivre …
-d’accord avec beaucoup de vos idéées
-attention à ne pas tout casser dans les esprits à propos des partis: on a besoin de corps intermédiaires, il ne faut pas trop les décrédibiliser
-espérances, chemins d’avenir: oui, des projets? oui mais aussi des valeurs et ici il y a fracture, inconscience, égoisme, utilitarisme etc que dit on de l’Homme dans sa dignité transcendante?…..