Jean-Christophe FROMANTIN alerte le Gouvernement sur la sincérité du budget 2016
Alors qu’une bonne gestion prévisionnelle consiste à sous-estimer les perspectives de recettes et à surestimer les probabilités de dépenses, force est de constater que le budget 2016 est réalisé sur le principe inverse.
Réponse de Christian Eckert, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Finances
Les pistes de recettes sont basées sur des hypothèses qui ne peuvent pas être qualifiées de « prudentes » ; « elles sont au mieux possibles, et au pire irréalistes » déplore le Député UDI des Hauts-de-Seine. A commencer par les perspectives de croissance, dont le niveau de 1,5% n’est pas en ligne avec les messages de précaution adressés par les organisations européennes et internationales ; c’est également vrai pour l’inflation prévue à +1% et qui semble improbable compte-tenu d’une demande encore très fragile en France ; c’est encore vrai pour la prévision de hausse des salaires de +2,1% qui ne colle pas avec l’atonie de la courbe du chômage ; ou encore pour les perspectives de hausse des dépenses de l’assurance-maladie, prévues à +1,75%, alors que l’accroissement naturel est plutôt de 4% par an.
« Chacune de ces prévisions sont certes discutables, mais l’accumulation de chiffres optimistes, rend ce budget extrêmement aléatoire (…) d’autant qu’un contexte économique et géopolitique particulièrement instable devrait au contraire inciter le Gouvernement à plus de réalisme (…) les annonces récentes du FMI sur le ralentissement inédit de la croissance mondiale méritent d’être prises en compte » confirme Jean-Christophe Fromantin.
L’analyse est aussi inquiétante sur les dépenses, car ce sont elles qui servent de variable d’ajustement budgétaire et qui fondent ainsi l’estimation du déficit. Or, les difficultés à calculer l’évolution du plan d’économie de 50 milliards ne permettent pas d’avoir une analyse sincère de cette évaluation. Ce flou est d’autant plus préoccupant que les économies sont évoquées systématiquement pour financer les dépenses nouvelles comme celles liées à la filière agricole, à l’accueil des réfugiés, à la défense ou à l’enseignement supérieur.
« On ne peut pas stabiliser un budget dont les dépenses sont couvertes par des économies si celles-ci ne sont pas davantage explicitées, au risque de voir arriver dans les années à venir les conséquences de cette approche approximative » regrette le Député.
« Il est aujourd’hui très dangereux de valider la sincérité d’un budget construit sur des bases conjoncturelles ; car au delà des risques liés aux prévisions de croissance, d’inflation ou de recettes fiscales, et au delà de la faible lisibilité des économies possibles ; il faut garder à l’esprit que pour un pays aux équilibres précaires, à l’économie fragile et avec une dette de plus de 2000 milliards d’EUR, les aléas supplémentaires liés aux évolutions des taux, du change ou des matières premières peuvent générer très rapidement un grave retournement de la situation » alerte Jean-Christophe Fromantin.
Budget de politicien