Le problème de la Grèce comme le plan de sauvetage qui nous est proposé sont, l’un et l’autre, des situations caricaturales qui touchent dans une moindre proportion mais selon les mêmes logiques, d’autres pays d’Europe, dont la France.
Dans un monde en mouvement, l’accumulation de déficits, au delà de la montagne de dette qu’elle engendre, prive nos pays du potentiel d’investissements dont nous avons besoin pour assurer l’avenir de nos enfants. Car les fameux excédents primaires que nous tardons à restaurer vont servir en priorité à assurer la charge de la dette plutôt qu’à investir. Cette perspective est une impasse et l’évolution de nos parts de marché en est le témoin permanent.
Mais, à ce stade, sauf à ne plus croire en l’avenir de l’Europe, nous n’avons pas d’autres choix que de voter pour ce nouveau contrat grec, au risque de mettre toute l’Europe en difficulté. Nous devons cependant être parfaitement conscients – et la difficulté des échanges entre la France et l’Allemagne en a été la preuve vivante – que si la zone euro ne cherche pas rapidement à mettre en place les termes d’une convergence et d’une régulation plus déterminées de sa politique économique; et si l’Europe ne travaille pas à un programme d’investissements communs beaucoup plus ambitieux que le plan Juncker, alors les milliards qui vont être prêtés à la Grèce risquent de l’être à nouveau en pure perte.
Il y a urgence. D’abord réduire la dette et placer la balance commerciale en excédent pour que la France puisse peser de tout son poids sur la scène internationale. Ensuite contrer les réseaux de la finance de court terme en reprenant le contrôle et la maîtrise de la production de proximité comme des flux de capitaux et d’immigration. Enfin à l’instar des interpellations du pape François, redonner du sens à l’humain et à la sauvegarde de notre terre partagée.