Jean-Christophe Fromantin analyse le potentiel des (futures) régions à partir d’un indice du potentiel de développement.
Au cours d’un point presse Jean-Christophe Fromantin, Député des Hauts-de-Seine, a présenté une analyse critique du projet de découpage des régions à partir d’un « indice de développement » des nouvelles régions. Cet indice – calculé de 0 à 3, selon le potentiel de développement – est composé de plusieurs critères à la fois géographiques, économiques, sociaux et de mobilités[1].
Les résultats montrent trois choses : La première est que seules 2 régions[2] atteignent le niveau idéal de ressources et de potentiel pour faire face aux enjeux actuels de développement, 5 régions sont juste au-dessus de la moyenne en respectant les principaux critères[3], 2 régions ne respectent pas les critères malgré un potentiel d’évolution[4], et enfin, 5 régions ne respectent pas les critères de développement[5]. Cf. tableau ci-dessus.
Cette analyse pose clairement les limites du projet gouvernemental et celles d’une réforme qui n’est pas guidée par d’autres critères que celui d’une réponse précipitée aux engagements du pacte de stabilité. « L’écart du potentiel de développement des nouvelles régions – qui varie de 0,3 à 2,5 – est fondamentalement inéquitable pour les populations. Certaines seront dans des régions dont les perspectives de développement sont très faibles et devront quitter leurs territoires. D’autres, au contraire, devront résoudre des problèmes d’aménagement ou de logement pour répondre à des mouvements de concentration » dénonce le Député des Hauts-de-Seine.
Ce découpage crée une grave dissymétrie entre nos territoires
Ce choix de découpage risque de poser de graves problèmes. En créant cette dissymétrie dans le développement du territoire français, l’Etat devra compenser les écarts de développement par la dépense publique et installer des mécanismes de plus en plus contraignants de péréquation entre les régions. Par ailleurs, cette iniquité territoriale risque de confirmer l’abandon progressif de nombreux territoires ruraux, qui, grâce aux avantages comparatifs qu’ils recèlent, sont pourtant indispensables au développement économique de notre pays. Nous ne pouvons pas accepter cette réforme qui marque l’abandon d’une partie du territoire français et va nous priver de la diversité et de la richesse de nos atouts pour gagner le défi de la mondialisation.
L’angle particulier de l’influence des grands ports maritimes dans le développement des territoires montre également à quel point la proposition gouvernementale manque de discernement. L’importance stratégique de l’évolution des chaines de valeur dans les restructurations industrielles auraient dû conduire l’Etat à des choix très différents de ceux proposés.
« Cette réforme n’est pas crédible. Le Gouvernement doit revoir sa carte et la faire évoluer dans le sens d’une véritable politique d’aménagement du territoire, à la fois moderne et visionnaire, qui assurera à chaque coin de France les conditions d’une prospérité harmonieuse dans un nouveau monde » conclut Jean-Christophe Fromantin, candidat à la présidence de l’UDI ?
[1] Critères d’analyse : poids de la métropole, évolution du PIB, potentiel de développement des entreprises, capacité d’innovation, évolution du taux de chômage, capacité à mobiliser les talents, proximité d’un grand port maritime, niveau de population à moins d’1h30 de la métropole « pivot »
[2] Ile de France, Rhône-Alpes-Auvergne
[3] Aquitaine, PACA, Pays de Loire, Nord-Pas de Calais, Haute-Basse-Normandie
[4] Alsace-Lorraine, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
[5] Bretagne, Picardie – Champagne Ardenne, Poitou-Charentes-Limousin-Centre, Bourgogne-Franche-Comté, Corse.
Votre proposition de découpage pour la réforme des régions me semble très intéressante mais politiquement difficile à mettre en oeuvre. Parler de Territoires et non plus de Régions , enfin un langage moderne tourné vers l’avenir. Ne lâchez rien…Faites vous plus présent dans les débats publics.
M.V